Festival Au Pont Du Rock
Entretien avec

Worakls Orchestra

De l’électro… mais pas que !

Avec son orchestre de vingt musiciens classiques dont plusieurs solistes, Worakls propose des concerts dans lesquels se mêlent musique électronique et classique… A ne pas manquer !

Auteur-compositeur-interprète, Worakls de son vrai nom Kévin Rodrigues propose une musique électronique bien différente de celle qu’on pourrait s’imaginer. Entouré d’une vingtaine de musiciens classiques dont plusieurs solistes, l’auteur-compositeur, pianiste de talent, emporte les auditeurs vers d’autres horizons, des milieux musicaux jusque-là insoupçonnés par nombre d’entre eux.

Un père pianiste et guitariste

Né le 28 septembre 1988 dans la région parisienne, Worakls commence le piano alors qu’il a tout juste trois ans. « Mon père est pianiste et guitariste. L’écouter et le regarder jouer me donnait envie de faire de même, » souligne Kévin Rodrigues.

« Très jeune, j’ai suivi des cours de piano au conservatoire et chez des professeurs particuliers, mais à l’âge de douze ans, j’ai considéré que je pouvais voler de mes propres ailes. Plusieurs mois se sont écoulés puis vers 13/14 ans, j’ai commencé à composer, » poursuit-il. Adolescent, Worakls intervient dans plusieurs groupes de styles divers.  « Des groupes de copains avec lesquels nous faisions du rock, de la bossa… En réalité, on se cherchait un peu, » confie l’artiste.

Oracles devenus Worakls

C’est puisé dans ces moments-là qu’apparaît le nom Worakls. « Nous avions environ une quinzaine d’années, et avec les copains nous jouions pour une soirée privée. Nous ressemblions à des oracles, » nous avait-on dit. « De là, en modifiant l’orthographe d’oracle, on est devenu Worakls, tout simplement, » assure Kévin Rodrigues. A l’âge de 18/19 ans que j’ai commencé à m’intéresser à la musique électronique. « Les propositions musicales formulées par Erick Prydz, Dj, m’ont réellement accroché. »

Pendant une dizaine d’années, Worakls s’implique énormément dans la composition orchestrale. Il tourne avec quatre ou cinq musiciens classiques. « Ce sont eux qui m’ont permis de progresser dans mes compositions musicales, me faisant comprendre les contraintes et les difficultés inhérentes à la pratique de leurs instruments. En proposant des améliorations relatives à leurs attentes, on a abouti à créer une musique située au-delà des frontières habituelles, en nous ouvrant vers des genres différents : électro, jazz etc. »

 

Crédits : Baudouin Straetmaans

« Les instruments ne sont que des outils »

Alors qu’en 2019, le site Broadway World Music considère que Worakls s’impose comme une sorte de pionnier de l’exploration sonore, l’auteur-compositeur-interprète sort son premier disque, et dans la foulée effectue une tournée européenne : « Worakls Orchestra », entouré d’une vingtaine de musiciens classiques.

Interrogé sur sa capacité à intégrer des genres nouveaux, à produire une musique différente à l’image d’artistes comme J-M Jarre ou Andy Winner dans d’autres temps, il rétorque : « Je n’ai rien inventé. La musique, c’est complexe, les instruments ne sont que des outils, reste à les mettre en harmonie, utiliser les accords… Des univers parallèles peuvent alors naître, se rencontrer… Tout est possible dans ce monde électronique, appuie Woarkls. Les divers styles de musique passent désormais par l’ordinateur. Cela offre d’ailleurs une grande liberté sur le plan composition, autant en rock qu’en électro. »

Respectueux devant leur expertise

S’il apprécie de pouvoir disposer d’une grande liberté, autant dans la pratique musicale qu’en terme de création, d’écriture… Worakls explique proposer « une musique électro dans laquelle il y a des ponts avec l’écriture classique. C’est plaisant d’entendre dans le public que c’est de la vraie musique. 

Le premier, je suis satisfait de cela, mais je n’oublie pas les professionnels avec lesquels je travaille… Il me semble tout à fait pertinent de faire honneur à leur grande qualité de musicien. Nous avons au sein du groupe une façon de procéder horizontale . Je n’irai jamais dire à un corniste ce qu’il convient de faire ou non, il connaît son instrument, a de la pratique… Je suis respectueux devant leur expertise, et ça fonctionne plutôt bien, » appuie Worakls.

Protection de l’environnement

Après avoir effectué une tournée européenne, avoir joué sur bien des scènes, Worakls est présent au Pont du Rock, les 2 et 3 août. Le groupe et ses musiciens semblent heureux de jouer devant les festivaliers à Malestroit. « J’adore être en tournée, m’arrêter dans des festivals à taille humaine… En concert dans les grandes villes, c’est certes plaisant, mais en milieu rural pouvoir diffuser la même chose, à un public tout autant accroché, c’est hyper intéressant. »

« Et puis, souligne Worakls, « j’apprécie l’aspect protection de l’environnement, le travail mis en action pour l’écologie… que l’on retrouve dans des festivals comme celui du Pont du Rock. Tout cela me plaît énormément. »

Jean Michel Fournier